Un visage connu... [PV Izumi]

"Les passions sont toutes bonnes de leur nature et nous n'avons rien à éviter que leurs mauvais usages ou leurs excès."

Eléanore avait en main le plan de l'école. Elle ne savait plus très bien où elle était, mais celà l'amusait assez.
Il faut dire que l'établissement était vaste, et elle était assez perdue. Plongée dans son exploration des lieux, elle en avait presque oublié les menaces qui planaient sur elle. De toute façon, ça ne faisait que l'angoisser, et puis elle n'était pas seule face au danger. Mademoiselle Asting était à ses côtés. Elle avait profité de ce bel après midi pour apprivoiser son nouvel environement; car cette fois-ci, elle était bien décidée à rester, tout allait bien ce passer.
Ici il n'y avait plus de Directeur fou, et la solitude allait s'envoler.

Ses yeux survolaient la carte, cherchant à trouver sa position dans l'école. Elle était surement au deuxième étage. Ou plutôt au premier. Ho! Oui, au premier. Dans la cave? Non, ça c'était au sous-sol. Dans la salle de philo!!! Elle aimait bien la philo. Madame Sedana était une bonne prof de philo. Elle ne l'avait pas eu bien longtemps mais elle était nettement mieux que Mrs Cunigan en Irlande. En observant la salle, l'ange comprit enfin où elle était. Elle était dans un auditorium. Pas une de ces vulgaires salles de collège avec un tableau et des flutes. Non, c'était un authentique temple dédié à la musique. Impressionée, elle regarda avec curiosité la pièce vide. Elle était tellement absorbée qu'elle ne remarqua pas la venue de la jeune fille dans la salle. Elle continua son examination jusqu'à ce que retentisse une note de musique. Elle se retourna.

La jeune fille, qui devait avoir son âge, soufflait dans une flûte traversière. Le son était joliement répercuté par les parois de l'auditorium, et Eléanore se laissa emporter par la jolie mélodie. Elle avait toujours aimé la musique, mais elle n'en avait jamais véritablement joué, à son grand regret. Elle chantais parfois, quand elle étais seule, jouant ci et là quelques notes de piano maladroite. Ce n'était pas qu'elle manquait de talent, elle manquait surtout de confiance en elle. Pourtant, elle avait une belle voix, pure, et elle chantait juste. Malheuresement pour elle, elle ne s'en rendait pas compte.

Alors que la chanson prenait fin, La jeune ange sortit de sa torpeur et réalisa soudain quelque chose:
Elle avait déjà vu cette fille. Etait-ce en Irlande, ou en France? Ou alors ici, quelque part en Russie? Elle ne savait plus. Mais elle en était sure, ces yeux, ce petit nez, ces longs cheveux...
Elle l'observa un peu. Lorsqu'elle croisa le regard de la jeune fille, elle constata le trouble dans ses yeux. Il ne lui en fallut pas plus pour aller vers elle et lui parler:

-Excuse-moi, on ne se serrait pas déjà vu par hasard?

La colère que j'avais eu en voyant Hebi avait enfin disparu. Je suis enfin redevenu calme. Un peu grâce à Midnight je dois dire. Grâce à ma télépathie, je peux communiquer avec ma belle jument noir. Sans elle, je ne sûrement rien. Je serai dévasté par la colère sans pouvoir me calmer. Cela ne me blesse plus.Et si seulement je pouvais, je passerais un pacte avec Dieu et je lui demanderais d’échanger nos places car j'en peux plus de cette colère. Je monterais cette route, monterais cette colline, monterais ce bâtiment. Elle ne veux pas me blesser mais il suffit de regarder comme la balle gît profondément. Inconsciente, je la déchire en morceaux. Oh, l’orage gronde en nos cœurs .Y a-t-il tant de haine pour ceux que nous aimons ? C’est elle, c’est elle et moi. C’est elle et moi, nous ne serons pas malheureuses. Juste complètement différente. Complètement opposé. Elle est elle, je suis moi. Rien ne peut arranger cela malheureusement. Ça sera ça pour l'éternité.

Je n'ai que très rarement envie de chanter ou de faire de la musique mais là, si. J'ai une envie folle de jouer de la flûte. C'est le seule instrument que j'ai étudié que je maitrise du coup parfaitement. Je me rends dans l'auditorium de musique. Je ne fais pas attention qu'il y a une jeune fille. Je me dirige vers les instruments. J'en choisis une qui a l'air en bonne état. Je prends un CD et le mets dans le lecteur. Je laisse quelque accord de piano défiler avant de commencer à jouer. Le son est pure, fin, fragile avec un beau vibrato. Je n'ai pas perdu. Je joue "Les lunes de Cusco" de Kumiko Tanaka. Il est magnifique. Je laisse la musique entrer en moi. Plus rien ne peut m'arrêter maintenant. Et si quelqu'un avait le malheur de la faire, il se retrouve sans tête dans la seconde qui suit. Je dis sérieusement. Je finis le morceau avec une douceur incroyable. Alors, j'entends une voix. Je me retourne et vois une jeune fille brune. Je l'ai déjà vu. Oui, dans le premier Taïga school.
-Excuse-moi, on ne se serrait pas déjà vu par hasard?

Je luis souris gentiment. J'ai pas envie de l'agresser.
"Oui, à Taïga school. Izumi... Je pense que tu me connais. Mon nom à beaucoup circuler dans le lycée. Tu es Eleanore non ?"

Et oui, les elfes ont une excellente mémoire.

Le premier Taïga school... Oui... Eléanore s'en souvenais elle avait eu vent d'une histoire... Quelle histoire? Un malaise? Une effraction? Non, ce n'était pas ça. Izumi... Izumi... Harg! Son nom... L'ange le connaissait... Elle essaya de se concentrer. Allez... Elle eu un flash rapide.


La femme rousse... Qui est-elle? Madame Sedana! Elle crie... La bête saute sur la jeune fille... le noir... Izumi Lousna!

Quelle chose étrange! C'était la première fois qu'Eléanore provoquait une vision d'elle-même...
C'était donc possible? Celà pouvait lui être utile... Elle décida de ne pas raconter le contenu de sa vision à la jeune fille:

-Ha oui! Izumi Lousna c'est bien ça?

Elle hocha la tête. Bon, elle ne savait pas quoi lui dire d'autre. Elle n'allait pas lui sortir: "Tiens, au fait, ta bien faillit te faire bouffer par une bête sauvage?"
D'ailleurs, il y avait quelquechose d'étrange. La rumeur qui avait circulée parlait d'une élève agressée par une prof, pas un monstre dangereux. Elle tenta donc de lui poser la question:

-Hum, Je suis désolée de te demander ça, mais je ne sais pas vraiment ce qu'il t'es arrivé... Tu t'es fait... agressée, si je ne me trompe pas? Mais par qui? Enfin, on ne se connaît pas alors ... enfin si ça te gène je comprends tout à fait que... tu ne veuille pas raconter cet épisode, surtout à une inconnue...

Elle regrettait déjà d'avoir posé cette question. Elle-même n'aimait pas parler de la mort de sa mère. Maman... Les boules dans son ventre et sa gorge se réveillèrent. Les instants de répits où la tristesse la laissait en paix étaient éphémères. La douleur se ravivait, brusquement, la ramenant à la réalité. La blessure ne cicatrisait pas, elle restait là, béante, et refusait de guérir. Avait-elle besoin de souffrir pour se souvenir de sa mère? En tout cas, elle devait apprendre à vivre sans elle, et peut-être qu'un jour, elle pourrait enfin être paisible et se rappeler de sa mère avec tendresse et mélancolie... Oui, peut-être...